L'auteur de ces lignes, un citoyen, un père d'enfants scolarisés, un enseignant, revient vous dire cette fois ci, que son fils, lui aussi a passé son Bac, et après l'attente subjectivement longue, les résultats sont là. Mais avant cela, le père avait imaginé les deux éventualités pour son enfant. Et il s'est trouvé que ce lundi 1er juillet 2013, jour de l'annonce et de la sentence, est arrivé. Le fils a décroché son Bac. Jour de délivrance, le père est évidemment heureux, car ce diplôme va permettre au fils d'envisager une autre étape dans la vie. Cependant, l'enseignant est plus ou moins confiant, plus ou moins soucieux. Soucieux, car n'ignorant pas qu'à l'instar de la majorité des bacheliers, son fils va être confronté à des nouveautés, en cette première année d'université, une délicate étape de transition. Il y a tout d'abord ce qui est préliminaire. Bac en poche, tout lycéen entame des procédures de préinscription, d'inscription et autres formalités pour prétendre à un banc, à l'université, et poursuivre ses études dans une discipline que les notes et le nombre de places pédagogiques disponibles autorisent. Nous assistons ainsi à un rush vers des filières. Mais pour une répartition homogène et inévitable des effectifs, une machine via son logiciel d'orientation tranchera, tel un couperet.
Il y a ensuite ce dévoilement des grandes insuffisances, qui va surgir, puisque la première année d'université est une lucarne sur notre école et ses tares .Car il est dur d'admettre, et non pas de saisir, qu'après au moins une douzaine d'années d'études dans les cycles de l'éducation nationale, accédant à l'université, la quasi-majorité de nos étudiants, ne possède pas les capacités de communication, d'analyse et de synthèse requises. Parce que mal préparés, nos étudiants semblent rechigner au travail personnel. La pensée critique absente, ils n'ont pas été amenés à se triturer les méninges, la plupart d'entre eux sont persuadés que le bachotage et la mémorisation sont à la base de l'acquisition des connaissances en mathématiques ou en sciences physiques, pour les bacheliers scientifiques.
Cette première année est donc instructive pour les enseignants dont les plus anciens ont vu défiler une flopée de promotions, et sont naturellement amenés à comparer les différentes cuvées de bacheliers.
L'auteur de ce papier, l'enseignant, vous dira qu'en revenant sur des notions censées être assimilées antérieurement par l'étudiant, les collègues s'évertuent beaucoup plus à combler des lacunes qu'à progresser dans les programmes arrêtés ; une évolution freinée et amputée de connaissances requises dans la suite du cursus, à cause notamment de cette ridicule « 3ataba », instaurée par l'incompétence et les galipettes populo-politiques.
Par une réaction en chaine, cette amputation se répercute inéluctablement sur les années d'études qui suivent. Pourtant, le père sait parfaitement que son fils a des capacités, et l'enseignant sait qu' il n y a aucune raison pour que les étudiants actuels soient moins intelligents que ceux des trois premières décennies de l'Algérie indépendante. Il sait donc qu'il y a une urgence à reformer le système éducatif. L'auteur de ce papier ne cessera de répéter, que tout bachelier, est censé avoir des capacités de communication écrite et orale, et un esprit critique, entraîné à la réflexion, l'analyse et la synthèse. Cherche-t-on à formater les ciboulots en usant d'instruments pavloviens pour obtenir des zombies, ou bien à former le citoyen de demain ? « De l'éducation de son peuple, dépend le destin d'un pays » a-t-on dit. Aujourd'hui, l'éducation ne se limite pas à une somme de recettes, à un bourrage de crâne, mais s'intéresse au développement des capacités cognitives, à la conceptualisation de l'abstrait et à l'adaptabilité de l'enfant dès le premier palier du système éducatif.
La marche est donc encore longue, pour toi mon fils, et pour tout bachelier ; les soucis encore plus grands pour toute mère et tout père. Puis, tu dois savoir que cette première année de Fac est ardue, beaucoup plus que celle d'avant, mais pas infranchissable. Et ce n'est pas ta p'tite mention au Bac qui va te dispenser de fournir encore plus d'efforts ; car « au milieu des aveugles, le borgne est roi » dit-on fiston. Le travail régulier, l'assiduité, les efforts à fournir, en langue française notamment, pour les bacheliers scientifiques, comme toi, et lapprentissage du travail personnel, sont des paramètres incontournables, que toi l'étudiant (tu l'es maintenant, tout comme les autres bacheliers) doit prendre en compte.
Quant à ceux qui ont subi un accident de parcours, privés de ce visa pour la Fac, ils doivent savoir qu'un Bac se refait avec de la volonté. Pour plus d'assimilation, pour être plus à l'aise par la suite, et s'inscrire dans la filière désirée. Mieux qu'un Bac avec un dix tout rond. Par contre, si l'échec est le résultat d'un long cursus scolaire irrégulier, parsemé d'embûches, avec plus de bas que de haut, l'auteur de ces lignes, pense alors qu'il n'y a pas que le Bac dans la vie. Car il y a la vie, avec ses multiples autres portes ouvertes. Bonne chance fiston, à toi, à tous les bacheliers et à tous les autres. Elle continue la vie, et à l' envi. Pour tous. InchaAllah.
Il y a ensuite ce dévoilement des grandes insuffisances, qui va surgir, puisque la première année d'université est une lucarne sur notre école et ses tares .Car il est dur d'admettre, et non pas de saisir, qu'après au moins une douzaine d'années d'études dans les cycles de l'éducation nationale, accédant à l'université, la quasi-majorité de nos étudiants, ne possède pas les capacités de communication, d'analyse et de synthèse requises. Parce que mal préparés, nos étudiants semblent rechigner au travail personnel. La pensée critique absente, ils n'ont pas été amenés à se triturer les méninges, la plupart d'entre eux sont persuadés que le bachotage et la mémorisation sont à la base de l'acquisition des connaissances en mathématiques ou en sciences physiques, pour les bacheliers scientifiques.
Cette première année est donc instructive pour les enseignants dont les plus anciens ont vu défiler une flopée de promotions, et sont naturellement amenés à comparer les différentes cuvées de bacheliers.
L'auteur de ce papier, l'enseignant, vous dira qu'en revenant sur des notions censées être assimilées antérieurement par l'étudiant, les collègues s'évertuent beaucoup plus à combler des lacunes qu'à progresser dans les programmes arrêtés ; une évolution freinée et amputée de connaissances requises dans la suite du cursus, à cause notamment de cette ridicule « 3ataba », instaurée par l'incompétence et les galipettes populo-politiques.
Par une réaction en chaine, cette amputation se répercute inéluctablement sur les années d'études qui suivent. Pourtant, le père sait parfaitement que son fils a des capacités, et l'enseignant sait qu' il n y a aucune raison pour que les étudiants actuels soient moins intelligents que ceux des trois premières décennies de l'Algérie indépendante. Il sait donc qu'il y a une urgence à reformer le système éducatif. L'auteur de ce papier ne cessera de répéter, que tout bachelier, est censé avoir des capacités de communication écrite et orale, et un esprit critique, entraîné à la réflexion, l'analyse et la synthèse. Cherche-t-on à formater les ciboulots en usant d'instruments pavloviens pour obtenir des zombies, ou bien à former le citoyen de demain ? « De l'éducation de son peuple, dépend le destin d'un pays » a-t-on dit. Aujourd'hui, l'éducation ne se limite pas à une somme de recettes, à un bourrage de crâne, mais s'intéresse au développement des capacités cognitives, à la conceptualisation de l'abstrait et à l'adaptabilité de l'enfant dès le premier palier du système éducatif.
La marche est donc encore longue, pour toi mon fils, et pour tout bachelier ; les soucis encore plus grands pour toute mère et tout père. Puis, tu dois savoir que cette première année de Fac est ardue, beaucoup plus que celle d'avant, mais pas infranchissable. Et ce n'est pas ta p'tite mention au Bac qui va te dispenser de fournir encore plus d'efforts ; car « au milieu des aveugles, le borgne est roi » dit-on fiston. Le travail régulier, l'assiduité, les efforts à fournir, en langue française notamment, pour les bacheliers scientifiques, comme toi, et lapprentissage du travail personnel, sont des paramètres incontournables, que toi l'étudiant (tu l'es maintenant, tout comme les autres bacheliers) doit prendre en compte.
Quant à ceux qui ont subi un accident de parcours, privés de ce visa pour la Fac, ils doivent savoir qu'un Bac se refait avec de la volonté. Pour plus d'assimilation, pour être plus à l'aise par la suite, et s'inscrire dans la filière désirée. Mieux qu'un Bac avec un dix tout rond. Par contre, si l'échec est le résultat d'un long cursus scolaire irrégulier, parsemé d'embûches, avec plus de bas que de haut, l'auteur de ces lignes, pense alors qu'il n'y a pas que le Bac dans la vie. Car il y a la vie, avec ses multiples autres portes ouvertes. Bonne chance fiston, à toi, à tous les bacheliers et à tous les autres. Elle continue la vie, et à l' envi. Pour tous. InchaAllah.
par B. Rachid